vendredi 25 mars 2011

Livre - R - La Cité de Dieu - Saint Augustin

 Quand Rome est mise à sac (410 ans ap. J.-C.), un soupçon naît chez les Romains adversaires du christianisme : seraient responsable du déclin de Rome? Augustin relève le défi de cette interrogation. La force et l'originalité de La Cité de Dieu consistent à proposer un principe pour éclairer le jugement, pour comprendre des événements inédits qui instaurent de nouveaux équilibres. Augustin distingue en effet entre le devenir de deux cités : la cité de Dieu et la cité terrestre. Leur destin ne doit pas être confondu : le règne du Christ et la domination terrestre ne sont pas la même chose. La paix de Dieu et celle des hommes ne se recouvrent pas. La cité de Dieu est certes présente dans l'Église, et donc dans le monde : elle n'y est pas « réalisée » et ne le sera jamais. Bien au contraire, la cité de Dieu représente un principe critique par rapport à la cité de la terre. En celle-ci, tout - y compris donc l'empire romain - doit être relativisé, même si, dans la perspective du jugement dernier, tout garde une valeur unique. Le chrétien vit dans cette ambiguïté, constitutive pour lui, de deux histoires. Les résonances politiques, religieuses, culturelles de La Cité de Dieu, dont c'est la première traduction intégrale en « poche », ont été immenses dans l'histoire de l'Occident.

 


Pierre d'angle de la théologie et de la métaphysique occidentale, la Cité de Dieu est, avec Les Confessions (également édité en Pléiade par l'équipe de Lucien Jerphagnon), le deuxième livre-clé de saint Augustin. Si le premier relatait les étapes de sa conversion à la foi chrétienne, le second offre, pour la première fois, une véritable théologie de l'histoire. Sa rédaction, qui prendra treize années, s'enracine dans un événement tragique : la chute de Rome. En 410, en effet, la Ville éternelle est pillée par les barbares d'Alaric. L'onde de choc est immense et saint Jérôme écrit: "l'univers s'écroule." Si rien n'a pu protéger Rome, pas même les reliques des martyrs et les tombeaux des saints, où trouver alors de la protection ? Partant de cette interrogation, saint Augustin élargit le débat. Il réfute d'abord, avec une ironie souvent cinglante, la thèse païenne d'un drame suscité par l'abandon des anciens cultes puis élabore sa doctrine des deux cités. Deux cités, deux citoyennetés spirituelles, qui renvoient à deux royaumes, celui de la terre (symbole de la gloire passagère) et celui de Dieu (symbole de la sagesse éternelle) et dont l'affrontement résume l'histoire des hommes. Un face-à-face qu'il définit dans la phrase célèbre : "Deux amours ont bâti deux cités : celle de la terre par l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, celle du ciel par l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi." Des vingt-deux livres de ce traité sortira toute la philosophie de l'histoire jusqu'à Hegel et Nietzsche.

 SAINT AUGUSTIN (354-430) – Une vie, une œuvre [1987]

Augustin d'Hippone 354-430v ou saint Augustin est un philosophe et théologien chrétien romain de la classe aisée, ayant des origines berbères, latines et phéniciennes.
Né d'un père païen et d'une mère chrétienne, Augustin reçut une éducation chrétienne mais ne fut pas baptisé. Après des études à Thagaste et à Madauros, il partit à Carthage pour devenir avocat, mais très vite abandonna toute ambition d'une carrière juridique pour se consacrer à l'enseignement et aux études.
D'après ses écrits, le jeune Augustin fut un élève précoce, amateur des classiques latins et notamment de Virgile. Sa passion pour la philosophie lui vint à dix-neuf ans après la lecture de "Hortensius" de Cicéron.
La philosophie et le manichéisme le firent renoncer à la foi chrétienne pendant neuf ans. Pendant cette époque, il vécut quinze ans avec une femme qui lui donna un fils, Adeodatus, en 372. En 383, il effectua le voyage risqué entre l'Afrique du Nord et Rome dans le but d'y trouver des étudiants supérieurs à ceux qu'il eut jusque-là. Si les étudiants y furent effectivement meilleurs que ceux de Carthage, ils eurent également la fâcheuse habitude de disparaître sans le payer. Il décida alors de postuler pour un poste de professeur de rhétorique à Milan.
Augustin abandonna toutefois rapidement son poste à Milan en 386, et sous l'influence d'Ambroise, évêque de Milan, et des textes néoplatoniciens de Plotin et de Porphyre, il se convertit quasiment en même temps au catholicisme et au néoplatonisme. Le dimanche de Pâques 387, au sortir de quatre mois de doutes et d'écritures à Cassiciacum, Augustin fut baptisé par Ambroise et renonça à la vie séculaire. Peu de temps après, il revint en Afrique. Il perdit sa mère à Ostie pendant le voyage de retour, et une fois à Thagaste, perdit son fils en 389.
A son retour en Afrique, il mena une vie quasi-monastique et en 391, alors qu'il visitait la ville d'Hippone, il fut ordonné prêtre puis devint évêque de cette ville en 395. Il prêcha et écrivit et resta dans ce diocèse jusqu'à la fin de ses jours.

Ses livres les plus connus sont : "Les Confessions" et "La Cité de Dieu". 

 

 

Aucun commentaire:

Vocabulaire - Syndrome de l'imposteur

 Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérienc...