Alésia, 52 av. J.-C. Un pays se soulève à l’appel d’un jeune homme. Moins de dix mois de lutte. La réussite, si proche… et la célèbre reddition du vaincu.
Les études sur Vercingétorix et César sont nombreuses. Pourtant la controverse actuelle sur l’emplacement d’Alésia pourrait remettre en cause bon nombre d’idées reçues sur le jeune Arverne. Entre les tenants de l’Alésia bourguignonne (Alise-Sainte-Reine) et les défenseurs d’une Alésia jurassienne, une âpre guerre s’est déclenchée.
Il ne s’agit pas là d’une simple affaire de spécialistes car l’appréciation que l’on peut porter sur Vercingétorix est intimement, absolument, irrévocablement liée à la question de l’emplacement d’Alésia. Dès lors qu’il n’est plus gibier mais chasseur, Vercingétorix acquiert une autre envergure, ses desseins une autre profondeur, sa lutte juvénile et généreuse une plus grave autorité. Et ce nouveau personnage mérite la découverte.
Dans un style alerte et savoureux, l’auteur examine une à une les pièces du dossier, en commençant par une relecture attentive de la Guerre des Gaules confrontée à des observations géographiques, archéologiques et stratégiques. Elle nous livre la biographie d’un Vercingétorix audacieux, énergique et fin stratège, qui aurait pu vaincre Rome.
En 52 avant Jésus-Christ, Jules César triomphe de Vercingétorix, assiégé dans Alésia. Le seul récit de la bataille est dicté par César : c'est La Guerre des Gaules.
L'histoire étant toujours écrite par les vainqueurs, les Gaulois y apparaissent indisciplinés, au final écrasés grâce au génie militaire du futur dictateur romain malgré des légionnaires en sous-nombre. Le destin de la Gaule est scellé. Vercingétorix incarne désormais la défaite d'une civilisation. Où s'est déroulée l'ultime bataille ? César ne l'a que sous-entendu.
Alors, il y a cent cinquante ans, Napoléon III tranche : c'est à Alise-Sainte-Reine, en Bourgogne, et nulle part ailleurs. Il fige ainsi l'image de Vercingétorix en piètre chef de guerre vaincu. Mais la vérité est tout autre. La bataille décisive d'Alésia s'est déroulée dans le Jura montagneux, porte de l'Helvétie. La disposition des lieux, les descriptions de César, les trouvailles archéologiques le montrent, définitivement, sans l'ombre d'un doute.
Alors, tout change. Non, Vercingétorix ne s'est pas trompé. Son plan génial est la marque d'un stratège accompli et César doit en partie sa victoire à la trahison d'alliés gaulois de Vincergétorix.Mais depuis le XIXe siècle, la thèse d'Etat demeure parole d'évangile : le ministère de la Culture n'autorise aucune autre hypothèse que celle du site " officiel " de Bourgogne. La direction de l'archéologie nationale interdit les fouilles sur le vrai champ de bataille. Au mépris de la sauvegarde du patrimoine et du génie d'une civilisation.
Danielle Porte 1946, Docteur d'État ès-Lettres, maître de conférences à l'Université de Paris-IV, Sorbonne, partage ses travaux entre la religion romaine, l'histoire ( époques de César et d'Auguste) et l'art lyrique. Elle est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages, dont Les Naufragés du latin et, aux Belles Lettres, l'Etiologie Religieuse dans les Fastes d'Ovide (1985) et Roma diva (1987).
Elle publie "La Patricienne" (1990) sous le pseudonyme Flore-Hélène Vauldane.
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