L’Empire Plantagenêt, formé de territoires aussi divers qu’immenses, est
allé de pair avec l’essor d’une cour brillante autour de ses
souverains. Au Moyen Âge, des confins de l’Ecosse au royaume latin de
Jérusalem, le nom des Plantagenêts résonne dans tout l’Occident. Avoir
combattu les Sarrasins aux côtés du roi Richard Cœur de Lion est un
motif de fierté. Henri II est soucieux de faire bonne justice. Quant à
Aliénor d’Aquitaine, son activité pour défendre les possessions
continentales de la famille et le trône d’Angleterre suscite
l’admiration de ses contemporains. Comment les Plantagenêts, issus du
modeste lignage des comtes d’Anjou, ont-ils atteint une telle puissance ?
Pendant plus d’un demi-siècle, jusqu’en 1216, ils sont au cœur des
affrontements politiques, militaires et religieux. Mais les alliances,
les armes et l’argent ne suffisent pas à soutenir leur construction
politique transmanche. Les relations ambivalentes avec l’Église, de même
qu’une idéologie politique teintée de mythe arthurien font mal le lien
avec l’image de rois protecteurs et justiciers qu’ils recherchaient. Au
début du XIIIe siècle, de nombreuses possessions françaises se
retournent contre eux et entraînent une crise de régime. Cependant, les
Plantagenêts ont associé leur nom à un style de gouvernance et de vie de
cour. Rois-chevaliers, ils ont su cultiver les arts et les lettres et
leur saga a inspiré chroniqueurs et et troubadours.
Comment gouverner "l'empire Plantagenêt".
Leurs nom est synonyme de prestige et raisonnait dans toute l’Europe
jusqu’aux espaces reculées de la Terre sainte. Leur propre domaine
s’étendait du Nord de l’Angleterre jusqu’à la Gascogne en passant par
l’Anjou. Quant à l’Irlande, l’Ecosse, le pays de Galles ou même la
Bretagne, elles étaient des principautés ou des royaumes qui leur
faisaient allégeance. Pour atteindre un tel prestige et une telle
renommée, les Plantagenêt, puisqu’il s’agit d’eux, auront bénéficié d’un
heureux hasard, celui des successions. Mais Henri II, Richard Cœur de
Lion et Jean sans Terre cultiveront aussi un solide sens de
l’opportunisme. Storiavoce vous propose de mieux comprendre comment
cette grande famille et sa cour ont su tenir l'ensemble de ces
territoires disparates… A cet égard, peut-on parler d’une curialisation
du gouvernement des Plantagents ? Et, si oui, quelle en furent ses
limites ? Comment cette cour fonctionnait au quotidien et quelles furent
ses pratiques? Pourquoi enfin cet empire n’a pas su s’inscrire dans le
temps? Interrogé par Christophe Dickès, Amaury Chauou répond à toutes
ces questions.
L'invité: Amaury Chauou est Docteur en histoire médiévale, professeur en
classes préparatoires littéraires (lycée Chateaubriand, Rennes). Il est
également membre associé du laboratoire Tempora et chargé de cours aux
universités de Rennes 2 et de Bretagne-Occidentale. Auteur de Le Roi
Arthur, (Seuil, coll. Histoire, 2009, 301 p.), Sur les pas d'Aliénor
d'Aquitaine, (Ouest-France, 2005, 128 p.), L'idéologie Plantagenêt.
Royauté arthurienne et monarchie politique dans l'espace Plantagenêt
(XIIe-XIIIe siècles), (Presses Universitaires de Rennes, 2001, 324 p.),
il vient de publier aux PUF, Les Plantagenêts et leurs cours (PUF, 420
pages, 23€).
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