jeudi 2 septembre 2021

Livre - Lettres d'amour - Khalil Gibran - May Ziadah

 


"Que n'êtes-vous ici pour donner des ailes à ma voix et changer mes murmures en chansons. Mais je continuerai de lire, sachant que parmi les "étrangers" qui m'entourent, une amie invisible est à l'écoute avec son sourire plein de douceur et de tendresse. "
Ainsi écrivait Khalil Gibran, l'auteur du "Prophète", à May Ziadah, celle qu'il aimait au-delà des mers. Eloignés par le sort, lui aux Etats-Unis, elle en Egypte, telles deux âmes soeurs dans la quête de la réalité ultime, ils ne se rencontrèrent jamais, sauf en imagination et en rêve.

Leur correspondance entre 1912 et 1931 - jusqu'à la mort de Gibran - témoigne de l'admiration, du respect, puis de l'amitié profonde qui devint bientôt de l'amour, qu'ils se portèrent. Pour Khalil Gibran, May Ziadah incarne toute la féminité orientale et la secrète grandeur de l'âme.

Ces lettres éclairent d'une lumière nouvelle les sentiments, la pensée et la philosophie de l'auteur d'un des plus célèbres ouvrages du XXème siècle. Les reproductions de dessins esquissés par Gibran et de fac-similés de sa correspondance qui illustrent ce livre, soulignent son authentique et vibrante expression.

 


May Ziadé (de son vrai nom Marie Ziadé) est née en 1886 à Nazareth et décédée au Caire en 1941. Écrivaine, traductrice et journaliste libanaise, elle a à son actif plusieurs ouvrages en arabe dont Kalimât wa Ichârât (Des signes et des mots) et Zulumât wa Ichâ'ât (Ténèbres et rayons) et un seul recueil de poésie en français, Fleurs de rêve, paru en 1911 sous le pseudonyme d’Isis Copia, dont le poème ci-après est tiré. Polyglotte, elle anima un salon littéraire en Égypte et fut l’une des premières féministes arabes. Elle entretint aussi avec Gibran Khalil Gibran une correspondance intime aujourd’hui publiée dans plusieurs langues sous le titre Lettres d’amour.
 
 
 
Espoir !

Allons, je suis venue un moment sous le saule
Près de la source tendre où sommeille le soir ;
Les rameaux inclinés caressent mon épaule,
Le flot baise mon pied en murmurant : Espoir !

Espoir ! mot que le cœur sans cesse nous répète ;
Espoir ! fleur imprimée à nos fronts de vingt ans ;
Hymne d’amour sacré, parfum de violette,
Idéal gracieux que nous cherchons longtemps !

Espoir ! tu es la vie et toute la nature ;
Sans toi rien ne pourrait alléger notre ennui ;
Toi rêve du présent et toi chanson future ;
Espoir qui montres Dieu pour nous tourner vers Lui !

 

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