1818. Napoléon Bonaparte est prisonnier des anglais à Sainte Hélène, petite île insalubre perdue au milieu de l’Atlantique Sud. L’Empereur déchu, barricadé dans sa demeure de Longwood, refuse de laisser entrer le gouverneur de l’île, Hudson Lowe, son geôlier. Mais lorsque Betzy Balcombe, jeune anglaise facétieuse de 14 ans, habitant l’île, vient se présenter à lui, Napoléon ouvre sa porte : la fraîcheur de la jeune fille lui rappelle le temps lointain où, celui qui allait faire trembler l’Europe pendant plus de quinze ans, n’était encore qu’une « petite personne »…
Paris 1795. Lorsque Bonaparte rencontre Joséphine, elle est l’une des égéries des salons parisiens. Lui n’est alors qu’un jeune général au nom imprononçable, corse d’origine, le cheveux trop long et l’œil de braise, sans solde ni affectation. Pourtant il a l’audace d’aborder la belle créole. Puis affirmant ses convictions républicaines, il va mater une émeute royaliste en faisant tirer au canon sur la foule. Bain de sang : la Révolution est sauvée, Bonaparte en marche vers la gloire, il a tout juste 27 ans… Qui sait l’avenir de ce méditerranéen plein de fougue et d’ambition ? Joséphine lui prédit un grand avenir. Et cachant son âge et sa ruine, elle accepte le mariage qu’il lui propose. Le soir des noces, Bonaparte est un soleil et Joséphine découvre qu’elle pourrait, peut-être, devenir amoureuse… Bonaparte n’est pas dupe de ceux qui tentent par la flatterie d’endormir son ambition. Lui rêve secrètement de transformer la France. La sortir de l’anarchie qu’en homme d’ordre, il exècre. Mais il ne peut se permettre encore d’imposer ses idées : il doit auparavant faire rêver ce peuple qui a besoin d’un chef comme les orphelins ont besoin d’un père. Le rêve c’est la gloire, et la gloire se conquiert sur le champ de bataille ! Il part donc à la tête d’une armée affronter les autrichiens en Italie.
Par son charisme, par sa témérité, et parce que lui aussi vient du peuple, Bonaparte réussit à transformer une armée de gueux en une armée de braves. Il entraîne sous la mitraille des milliers d’hommes, fous d’audace à l’image de leur chef. Ce sera Arcole où, brandissant un drapeau, Bonaparte se lance à l’assaut d’un pont imprenable. Il frôle la mort, mais qu’importe : mieux vaut une mort héroïque que la défaite. Finalement c’est la victoire, une victoire éclatante. Les français peuvent rêver maintenant. Et effectivement, ils l’acclament… Mais Paris regorge de politiques qui se défient de lui. Si Talleyrand, figure politique éminente, devine le charisme du jeune homme, Bonaparte comprend qu’il n’est pas temps de s’imposer à la face de l’histoire.
Il invente alors une nouvelle campagne, plus loin, plus fantastique : la porte de l’orient, l’Egypte ! Combattre les anglais et les turcs à l’ombre des pyramides, n’est-ce pas glorieux ? Sa destinée s’écrira-t-elle dans l’immensité du désert ? Mais le soleil d’Egypte n’est pas le soleil corse : l’armée s’enlise dans les sables brûlants. Heureusement, les scientifiques qui font partie de l’expédition font des découvertes retentissantes. Bonaparte réussit à transformer un fiasco militaire en conquête de l’esprit. Le rêve toujours. N’est-ce pas cela aussi le monde moderne ? De retour en France, Bonaparte est acclamé par une foule immense, lasse des errances de gouvernants incapables et décadents..
Il est temps d’agir. Avec la complicité de ses frères Joseph et Lucien, avec le soutien de généraux comme Murat, et du ministre de la police Fouché, Bonaparte organise un coup d’Etat. Séquestrant les députés, il obtient la démission du Directoire qui gouvernait la France, et sa nomination à la tête d’un nouvel ordre républicain qui régira l’Etat. La Révolution est finie, Bonaparte devient Napoléon : il quitte l’habit militaire et endosse celui de Consul. Joséphine l’admire. Elle, si frivole et dont les aventures ont tant fait souffrir Napoléon, promet de lui être fidèle. Napoléon veut la croire. Napoléon l’aime. Follement. Même si Joséphine ne peut lui donner d’enfant, même si le clan Bonaparte le presse de divorcer car cette union n’est pas à la hauteur du destin qu’il se prépare, Napoléon impose à tous la présence de Joséphine à ses côtés. Il est le chef : de sa famille, de la France, de son destin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire