Qu'en est-il de l'économie dans les sociétés primitives ? A cette question fondamentale, la réponse classique de l'anthropologie économique est la suivante : l'économie archaïque est une économie de subsistance et de pauvreté, elle parvient au mieux à assurer la survie du groupe incapable de sortir du sous-développement technique. Le sauvage écrasé par son environnement écologique et sans cesse guetté par la famine et l'angoisse, telle est l'image habituellement répandue.Travestissement théorique et idéologique des faits, réplique ici tranquillement un anthropologue et économiste américain de réputation internationale. Passant des chasseurs australiens et Bochimans aux sociétés néolithiques d'agriculteurs primitifs telles qu'on peut encore les observer en Afrique ou en Mélanésie, au Viêt-Nam ou en Amérique du Sud, relisant sans parti pris les textes connus et y ajoutant des données chiffrées, Marshall Sablins affirme, avec autant d'esprit que d'érudition : non seulement l'économie primitive n'est pas une économie de misère, mais elle est la première et jusqu'à présent la seule société d'abondance.Comme le dit Pierre Clastres dans sa présentation : " Si l'homme primitif ne rentabilise pas son activité, c'est non pas par ce qu'il ne sait pas le faire, mais parce qu'il n'en a pas envie. " Tout le dossier de la question est à reprendre. Une affaire à suivre.
L’économie des sociétés primitives PDF
Marshall David Sahlins 1930-2021 est un anthropologue.
Diplômé en 1951 de l'Université du Michigan où il fut élève de
l'anthropologue Leslie White (1900-1975), il obtint un doctorat à
l'Université Columbia en 1954. En 1968, il protesta activement contre la
guerre du Viêt Nam.
En 1973, il est nommé professeur d’anthropologie et de sciences sociale
au département d'anthropologie de l'Université de Chicago. Professeur
émérite, il a pris sa retraite en 1997, tout en poursuivant ses
recherches.
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