Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard… Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et les frustrations des habitants se réveillent…
Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.
Suite française Irène Némirovsky
Un monstre ou une malheureuse ? Dans le box des accusés, une femme
solitaire, très belle encore mais usée par la prison préventive, répond
du meurtre d'un garçon de vingt ans. L'instruction a établi qu'elle lui
versait régulièrement des sommes importantes, elle convient elle-même
qu'elle l'a tué pour ne pas céder à une menace de chantage concernant le
comte Mont!, son amant en titre. Le procès est public, très animé, très
mondain : qui aurait cru que la belle Gladys Eysenach, de bonne
naissance, richissime et reine de Paris, pût avoir des bontés pour le
fils d'un maître d'hôtel? Il était donc si séduisant, ce Bernard Martin
dont la banale photo s'étale à la Une de tous les journaux ?
La vérité est infiniment plus complexe. C'est le secret de Gladys
Eysenach, le drame profond et terrible des « deux fois vingt ans »,
Phèdre, Jocaste ou Jézabel.Source : J'ai Lu
Autre résumé:
Dans la salle d'un tribunal, se tient le procès d'une femme. Elle n'est
plus très jeune, mais a été très belle. Les témoins défilent à la barre,
l'avocat et le procureur s'affrontent. Assise dans le box des accusés,
elle subit par bribes le récit de sa propre vie : l'enfance, l'exil,
l'absence de père, le mariage, les relations houleuses avec sa fille,
l'âge, le déclin, jusqu'à l'acte irréparable. Les jurés et le public
grondent, s'enflamment. Mais le vrai coupable est-il l'accusée, ou le
temps, qui détruit les illusions ? Huis clos cruel et inquiétant, ce
roman paru en 1936 illustre l'immense talent d'Irène Némirovsky,
couronnée à titre posthume par le prix Renaudot pour Suite française. Au
fur et à mesure que se révèlent les détails de son passé, anodins ou
tragiques, l'héroïne dévoile ses différents visages. Sans jamais porter
de jugement, Irène Némirovsky saisit, d'une écriture fluide et avec une
rare finesse psychologique, la réalité derrière les apparences, les
ambivalences affectives et les contradictions de l'âme humaine.
Irène Némirovsky 1903-1942 est née dans une famille de financiers juifs russes. Son père, Léon Némirovsky, était un des plus riches banquiers de Russie. Mais lorsque la révolution éclate dans le pays en 1917, Léon Némirovsky préfère éloigner sa petite famille du pays en crise et s'installe en France en juillet 1919. Irène reprend alors brillamment ses études et décroche en 1926 sa licence de lettres à la Sorbonne.
1926 est une année clé de la vie de la jeune femme, puisqu'elle publie son premier roman Le Malentendu (même si elle avait déjà publié auparavant quelques contes et nouvelles, et ce dès 1923) et épouse un homme d'affaires juif russe, Michel Epstein. En 1929, elle donne naissance à sa première fille, Denise, et publie la même année David Golder, son premier grand succès, adapté au théâtre et au cinéma. Le Bal, l'année suivante, raconte le passage difficile d'une adolescente à l'âge adulte. L'adaptation au cinéma révèlera Danielle Darrieux. De succès en succès, Irène Némirovsky devient une égérie littéraire, amie de Kessel et Cocteau, et donne naissance en 1937 à sa seconde fille, Elisabeth.
La Seconde Guerre mondiale mettra un terme brutal à ce brillant parcours. En 1938, Irène Némirovsky et Michel Epstein se voient refuser la nationalité française, mais n'envisagent toutefois pas l'exil, persuadés que la France défendrait ses juifs. Ils préfèrent toutefois envoyer leurs deux filles dans le Morvan. Lâchée par ses amis et son éditeur, Irène porte l'étoile jaune. Elle rejoint, accompagné par son mari, ses deux filles dans le petit village où elles étaient cachés. C'est là qu'Irène Némirovsky rédigera le récit de Suite française, persuadée qu'elle allait bientôt mourir.
Elle est arrêtée devant ses enfants par les gendarmes en juillet 1942, et envoyée à Auschwitz, où elle succombera du typhus quelques semaines plus tard. Michel Epstein, qui avait tout tenté pour sauver sa femme, est également déporté en novembre et immédiatement gazé à son arrivée. Ses deux filles sauvent quelques documents, puis sont placées sous la tutelle d'Albin Michel et Robert Esmenard (qui dirigea la maison d'édition) jusqu'à leur majorité.
Elle est le seul écrivain à avoir reçu le prix Renaudot à titre posthume, en 2004, pour son roman Suite française.
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