Par calcul ou par bêtise, des textes indigents sont promus au rang de
chefs d’œuvre. Leur fabrication suit des recettes assez simples. Pierre
Jourde en donne quelques-unes. Il montre comment on fait passer le
maniérisme pour du style et la pauvreté pour de la sobriété. Cette
"littérature sans estomac mélange platitudes, niaiseries sentimentales
et préoccupations vétilleuses chez Christian Bobin, Emmanuelle Bernheim
ou Camille Laurens. Il existe aussi des variétés moins édulcorées
d’insignifiance, une littérature à l’épate, chez Darrieusecq, Frédéric
Beigbeder ou Christine Angot. La véhémence factice y fait proliférer le
cliché. Ce livre renoue avec le genre du pamphlet et s’enthousiasme pour
quelques auteurs qui ne sont pas des fabricants de livres, mais des
écrivains. En prélude à ces vigoureuses relectures, un sort particulier
est fait au symbole par excellence de cette confusion des valeurs,
Philippe Sollers, ainsi qu’à son "organe officiel", le supplément
littéraire d’un prestigieux journal du soir.
Mal aimée par une mère avare et dure, sa fille unique, à la mort de celle-ci, hérite d’un canapé-lit remarquablement laid. Elle charge ses deux fils et sa belle-fille de transporter la relique depuis la banlieue parisienne jusque dans la maison familiale d’Auvergne. Durant cette traversée de la France en camionnette, les trois convoyeurs échangent des souvenirs où d’autres objets, tout aussi dérisoires et encombrants que le canapé, occupent une place déterminante.
À travers l’histoire du canapé et de ces objets, c’est toute l’histoire de la famille qui est racontée, mais aussi celle de la relation forte et conflictuelle entre les deux frères.
Un récit hilarant, parfois féroce dans la description des névroses familiales, plein de tendresse bourrue, de hargne réjouissante, d’érudition goguenarde.
Un soir de février, une voiture se dirige lentement vers un hameau isolé, au bout de l'autoroute, au-delà des collines, des friches et des bois.
Dans le véhicule, deux frères. L'un d'eux vient toucher l'héritage du cousin joseph, un ermite qui vivait dans une vieille masure. Un secret espoir les anime. ce sauvage a forcément dû laisser derrière lui un magot, des bijoux, quelques pièces d'or...
Pour ces citadins revenus sur les lieux de leur enfance, cette chasse au trésor va inaugurer la plus surprenante des aventures intérieures. Comme dans les anciennes tragédies, l'action e déroule sur deux journées d'un hiver qui semble ne jamais vouloir finir.
Les dieux qui régissent cette terre où il n'y a rien à faire sont grotesques et terrifiants. On les nomme Alcool, Hiver, Solitude... Ce " pays perdu " où l'on n'arrive qu'en s'égarant, ne se dérobe-t-il pas depuis toujours ?
PIERRE JOURDE : CONFESSIONS D’UNE TÊTE BRÛLÉE
Pierre Jourde 1955 est un écrivain et critique littéraire français.
Une fois agrégé de lettres, il enseigne dans divers collèges et lycées.
En 1992, il passe sa thèse et devient professeur d'université. Il
enseigne la littérature à l'Université Grenoble Alpes à Valence.
Connu pour ses pamphlets, il est surtout l'auteur d'essais sur la
littérature moderne et d'une œuvre littéraire se partageant entre
poésie: "Haïkus tout foutus" (2004), récits: "Dans mon chien" (2002),
"Le Tibet sans peine" (2008) et romans: "Festins secrets" (2005), Prix
Valery-Larbaud, "L'Heure et l'ombre" (2006), "La Première Pierre",
Grand prix Jean-Giono.
Il dirige la revue "Hesperis". Depuis janvier 2009 il tient le blog
Confitures de culture sur le site littéraire du Nouvel Observateur où il
publie régulièrement ses prises de position sur des sujets de société.
En 2014, il perd son fils cadet. Il évoque cette perte dans son récit "Winter is coming" (2017).
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