Le premier roman d’un écrivain mort à vingt ans et l’un des plus beaux rôles de Gérard Philipe. En 1918, un lycéen, François (prénom uniquement usité dans le film), s’éprend d’une jeune femme, Marthe, dont le fiancé, Jacques, est au front. L’amour fou, absolu, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés. Mais aussi, très vite, l’anxiété, la cruauté inconsciente, l’impossibilité pour un enfant de vivre une aventure d’homme. La guerre finit et ses "quatre ans de grandes vacances", Marthe meurt en mettant au monde l’enfant qu’elle a eu de François et qui sera la "seule de raison de vivre" de Jacques." En voyant ce veuf si digne, je compris que l’ordre, à la longue, se met de lui-même autour des choses. Ne venais-je pas d’apprendre que Marthe était morte en m’appelant, et que mon fils aurait une existence raisonnable?"
Film Le Diable au corps
Raymond RADIGUET – Qui est-il ? (Club d'Essai, 1946)
Raymond Radiguet 1903-1923 est un écrivain français.
Elève médiocre au lycée Charlemagne, à Paris, le jeune Radiguet est un
fervent lecteur des grands classiques français du XVIIème et du XVIIIème
siècles. Il se passionne également pour des poètes plus récents tels
que Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud ou le Comte de
Lautréamont, qui auront une profonde influence sur sa jeune plume.
Dès l'âge de quinze ans, il décide de cesser ses études pour se
consacrer entièrement au journalisme. Il fait rapidement la connaissance
d'artistes et de littérateurs d'avant-garde, parmi lesquels, en 1920,
Jean Cocteau. Après avoir entendu quelques créations du jeune poète,
Cocteau le pousse à écrire . Dès lors, tous deux seront inséparables, et
créent une revue quasi confidentielle à laquelle participeront entre
autres Paul Morand et Tristan Tzara.
En 1921, il achève la rédaction du "Diable au Corps" (inspiré de sa
liaison avec Alice ; une jeune voisine dont le mari est parti au front),
qui fera scandale à sa publication deux ans plus tard, et lui vaudra
par la même un franc succès. Il s’attelle aussitôt à l'écriture de son
second roman, "Le bal du Comte d'Orgel", qui ne sera édité qu'à titre
posthume, en 1924. La fièvre typhoïde le fauche en effet au tout début
de sa carrière, alors qu'il n'a que vingt ans, et fait de lui une icône
de la littérature française du début du XXème siècle.
Victime d'une fièvre typhoïde mal diagnostiquée par le médecin de
Cocteau, il déclarait, dans son délire, « J'ai peur, dans trois jours je
serai fusillé par les soldats de Dieu ». Il est enterré au cimetière du
Père-Lachaise à Paris.
L'adaptation cinématographique de son roman "Le Diable Au Corps" avec
Gérard Philipe dans le rôle titre contribuera à populariser son œuvre.
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