samedi 3 avril 2021

Film - 5.5/5 - Violette - 2013

 


Violette est un film biographique français écrit et réalisé par Martin Provost, sorti en 2013.

Violette est une mise en scène de la vie de l'écrivaine française Violette Leduc, entre 1943 et 1964.  

 

 

 

 


Durant la Seconde Guerre mondiale, Violette Leduc a trouvé refuge à la campagne avec l'écrivain Maurice Sachs. Ils laissent à penser qu'ils sont mari et femme, mais ne le sont pas. Sachs est homosexuel, Violette, qui se trouve laide, est toujours en quête d'amour. Née bâtarde au début du XXe siècle, si elle n'a jamais été reconnue par son père, elle ne s'est jamais sentie aimée par sa mère.

    

    Emmanuelle Devos : Violette Leduc
    Sandrine Kiberlain : Simone de Beauvoir
    Olivier Gourmet : Jacques Guérin
    Catherine Hiegel : Berthe Dehous

 


Rien ne destinait celle que l’on voit au début du film faire du marché noir au fin fond de la Normandie à devenir écrivaine. Elle est née trente-cinq ans plus tôt, en 1907, à Arras. Sa mère, Berthe, était bonne dans une famille bourgeoise de Valenciennes, les Debaralle. Enceinte d’André Debaralle, le fils tuberculeux, elle était partie accoucher seule à Arras.

 


Au collège, Violette eut deux passions féminines, une compagne de dortoir et une surveillante. En 1935, elle s’éprit de l’écrivain (et aventurier) Maurice Sachs, tout en le sachant homosexuel. Quatre ans plus tard, mariée avec un photographe, elle tombera enceinte et avortera.

Au début du film, c’est l’Occupation. Violette est réfugiée en Normandie, à Anceins, avec Maurice Sachs (Olivier Py). Elle publie des articles dans la presse, mais pressent que la littérature sera sa grande affaire. Elle commence à écrire ce que fut sa vie. A la Libération, ce texte deviendra L’Asphyxie. Entre-temps, Violette a rencontré celle qui va l’aider toute sa vie : Simone de Beauvoir. D’emblée, l’auteure du Deuxième Sexe a décelé chez la jeune femme un véritable talent. Prenant le risque qu’on l’accuse de publier une « amoureuse » – Violette tomba amoureuse de Beauvoir –, elle déploya une grande énergie pour faire connaître sa protégée.

  • Une belle distribution


    Les rapports qu’entretenaient Violette et Simone constituent le principal intérêt du film de Martin Provost. Les performances d’Emmanuelle Devos et de Sandrine Kiberlain y sont pour beaucoup. Sans lui ressembler physiquement, Sandrine Kiberlain réussit pourtant à être crédible. Y compris lorsqu’on la voit, seule chez elle, anéantie par la mort de sa mère, et que Violette vient lui apporter le manuscrit de La Bâtarde. Autre remarquable composition, celle de Jacques Bonnaffé, étonnant Jean Genet, ami et admirateur de Violette, à qui il dédiera Les Bonnes.

     

     



    Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, Olivier Gourmet, Jacques Bonnaffé, Catherine Hiegel… Malgré cette belle distribution et l’extraordinaire itinéraire de Violette Leduc, qui osa écrire ce que personne avant elle n’avait osé, le film de Martin Provost laisse un goût d’inachevé. La faute certainement à une mise en scène trop appuyée. A trop vouloir reconstituer et la vie de Violette et la France de cette époque, Provost s’éloigne de ce qui fit l’originalité de cette écrivaine : son écriture, sa capacité à transformer le désespoir par la littérature.

     

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