Court est le printemps, Qu'y a-t-il dans la vie
Qui soit immortel? Et j'autorisai sa main
Sur la rondeur de mes seins Ignorant la Voie
Insouciants de l'avenir Méprisant la gloire,
Seuls ici s'aimant d'amour Toi et moi nos deux regards
Véritable hymne à l'amour, à l’art, et à la jeunesse, Cheveux emmêlés
(Midaregami) devient lors de sa parution en 1901 la référence de toute
une génération de poètes. La jeune Yosano Akiko renouvelle alors
puissamment le genre poétique du tanka (poème de trente et une syllabes)
et libère l’expression de la sensibilité féminine. Les 399 poèmes du
recueil disent tous la passion naissante de l’auteur pour son futur
mari, poète lui aussi, dans une célébration aérienne du printemps et
l’évidence joyeuse d’un cœur amoureux. Cette œuvre capitale du
romantisme japonais est ici traduite pour la première fois dans son
intégralité en langue occidentale.
Cheveux emmêlés (Midaregami) propulse Yosano Akiko (1878-1942) sur le
devant de la scène littéraire en 1901. Dès lors sa notoriété de poète ne
faiblira plus, l’audace et le talent ne cessant d’être associés à son
nom. En 1904, au plus fort de la guerre russo-japonaise, elle publie le
long et très célèbre poème Je t’en supplie, mon frère, ne meurs pas !
(Kimi shinitamô koto nakare) dans lequel elle ose apostropher l’Empereur
pour mieux dire non aux combats. Quelques années plus tard, c’est, en
poésie toujours, à un autre sujet tabou qu’elle s’en prend, évoquant
avec réalisme son expérience multiple de l’accouchement et de la
maternité. Elle aura en tout onze enfants avec son mari, le poète Yosano
Tekkan (1873-1935), et soutiendra de sa plume sa nombreuse famille. Un
voyage en France l’amène à Paris en 1912, où elle rencontre Augustin
Rodin. À son retour au Japon, elle devient membre bienfaiteur de la
première revue féministe, Seitô (Les Bas Bleus), et se tourne vers le
journalisme pour traiter en priorité de la condition féminine. Elle
enseigne parallèlement la littérature à l’Institut culturel (Bunka
gakuin), à Tôkyô, tentant de promouvoir une éducation qui favorise
l’épanouissement des personnalités. Elle est l’auteur de plusieurs
dizaines de milliers de tanka et de centaines de vers libres (vingt-sept
recueils de poèmes), d’une traduction en langue moderne du Dit du
Genji, d’un roman autobiographique et de contes pour enfants. Ses œuvres
complètes, pourtant non exhaustives, se composent de vingt volumes. Ses
prises de risque permanentes et son rôle comme libératrice de la
sensibilité féminine ont fait d’elle une figure majeure de la poésie et
de l’histoire des femmes au Japon.
Né(e) à : Sakai (Préfecture d'Osaka) , le 07/12/1878
Mort(e) à : Tokyo , le 29/05/1942
Poétesse, écrivaine et essayiste japonaise. Considérée comme la plus grande femme poète du Japon. Audace de l'écriture et engagement féministe.
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