Dans l'Italie des années trente, au coeur d'une grande propriété familiale, non loin de Modène, l'enfance de Bona Tibertelli de Pisis ; les rêveries entêtantes d'une petite fille dont la vie serait plus douce si son père ne répétait à l'envi qu'il l'aurait voulue garçon et qui comprend très tôt que le sexe est une voie rebelle par laquelle s'initier aux mystères du corps et de la nature. Ce sont les jeux de Bona avec ses frères et sa sueur dans la villa de Formiggine, ses rencontres avec son oncle, le peintre Filippo de Pisis, Angiolino le jardinier, Maria la petite paysanne ou la Signorina Sassi, une préceptrice, c'est aussi une expérience intime de la transgression et de la provocation, qui vont initier l'enfant au monde et à son étrangeté. Avec les années sombres, la guerre et l'effondrement de la fortune familiale, s'installe la nostalgie de l'enfance, et c'est la mort de son père, en 1945, qui referme la première vie de Bona. Mais, entre-temps, sous les bons auspices de l'oncle Pippo, s'est affirmé le destin de celle que son mari, l'écrivain André Pieyre de Mandiargues, appellera la « peintresse ». " De tous les silences qui recouvrent chaque prise et chaque perte de conscience d'un enfant, naît un artiste. "
Bona Tibertelli de Pisis 1926-2000 (dite Bona), artiste peintre, est née le 12 septembre 1926 à Rome.
Elle s'inscrit à l'Atelier d'art Venturi à Modène en 1939 et commence à peindre dans un grenier aménagé en atelier ; en 1946, elle rejoint son oncle à Venise où elle suit les cours de l'Académie des beaux-arts et peint à la manière métaphysique tout en se familiarisant avec l'art de Giorgio De Chirico, de Giotto.
Elle rencontre à Paris le poète André Pieyre de Mandiargues – qui la présente à Breton, Ponge et Paulhan – et qu'elle épouse en 1950. Elle peint dans la tradition surréaliste et expose ses oeuvres en France et en Italie. Également traductrice de l’italien et écrivain, elle publia La Cafarde (1967) que son mari qualifia de «petit récit assez fantasque et terrible», une autobiographie, Bonaventure (1977) ainsi que des poèmes, À moi-même (1988). Peu de temps avant sa mort, elle rédigea en italien un livre de souvenirs d’enfance, Vivre en herbe (2001).
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