lundi 3 mai 2021

Livre - La fabuleuse découverte de la cité perdue des Incas - Hiram Bingham

 


Souvent qualifié de " huitième merveille du monde ", le Machu Picchu est aujourd'hui classé dans le patrimoine culturel de l'humanité. Enchâssées sur une cime vertigineuse, au creux d'un des replis les plus inaccessibles des Andes péruviennes, ses ruines constituent le plus fameux site archéologique du Nouveau Continent. Disparue de la mémoire des hommes pendant quatre cents ans, la " cité perdue des Incas " fut redécouverte le 21 juillet 1911 par l'explorateur et l'historien visionnaire américain Hiram Bingham. Sa passionnante histoire est devenue dans le monde un classique du récit d'exploration, prototype de tous les " Aventuriers de l'Arche Perdue ". Bingham, en fait, pose ici une énigme encore jamais résolue. Qu'en est-il donc du Machu Picchu ? Pourquoi ce nid d'aigles, volontairement édifié à l'abri de la rapacité des hommes se dresse-t-il si haut entre ciel et terre ? Pourquoi ses bâtisseurs voulurent-ils lui assurer une quasi-inviolabilité ? Fut-il un gynécée réservé aux " Femmes choisies " de l'Inca ? Un temple dédié au Dieu-Soleil ? Une forteresse destinée à barrer la route du Cuzzo aux tribus sauvages d'Amazonie ? Autant de questions qui demeurent sans réponse, continuant à attiser, par-delà les siècles, la curiosité des hommes.

Machu Picchu, l'aventure d'Hiram Bingham

Hiram Bingham , professeur à Yale et explorateur a « découvert » le Machu Picchu en 1911. Son parcours a inspiré des décennies plus tard les scénaristes des « Aventuriers de l’Arche perdue », créateurs d’Indiana Jones.

Difficile de ne pas penser à lui alors qu’apparaissent au loin, dans la brume matinale, les sommets du Machu Picchu. Nul besoin d’être un grand cinéphile pour songer à Hollywood en parcourant au petit jour les chemins étroits qui mènent vers la base de cité Inca.

Sur les bruits de la jungle se superpose rapidement un petit air connu, un petit air entêtant – celui qui accompagne Indiana Jones dans sa quête de l’Arche perdue.

Le voyageur égaré dans les hauteurs péruviennes ne croit pas si bien dire. Car aussi doués soient-ils, les artistes ont souvent besoin d’un petit coup de pouce pour stimuler leur imaginaire. Partir de rien ne mène pas toujours quelque part. Pour écrire des aventures rocambolesques menées tambour battant au bout du monde, même les scénaristes les plus talentueux s’inspirent de ceux qui s’en sont approchés de leur vivant. Sans que le secret ne soit éventé, même auprès des premiers intéressés.

La redécouverte du Machu Picchu, en 1911

Hiram Bingham ignorera ainsi qu’il aura connu une double gloire sur grand écran à partir des années 1980. Et pour cause : il était déjà mort, décédé à 80 ans en 1956, quatre décennies après avoir connu son moment de célébrité en « découvrant » le Machu Picchu.

Au terme d’une longue expédition, il parvient aux pieds de la fascinante cité Inca et lui assure une reconnaissance mondiale en publiant, deux ans plus tard, en avril 1913, un compte rendu très détaillé de plus de 150 pages, riche de pas moins de 250 photos, dans le magazine National Geographic, sous le titre « In the Wonderland of Peru » (« Au pays des merveilles du Pérou »).

L’ironie de l’histoire est que, comme dans le cas de Christophe Colomb, la découverte d’Hiram Bingham fut une erreur – l’explorateur pensait avoir trouvé la dernière capitale inca, Vilcabamba, celle qu’auraient fondée les derniers Incas en lutte contre les Espagnols, contraints de se replier dans la jungle après avoir perdu Cuzco, leur capitale. Il exposera en détail sa vision du site en 1948 dans son livre « La fabuleuse découverte de la cité perdue des Incas » (1), un best-seller toujours en vente aux abords du Machu Picchu et à Lima.

Autre point commun avec Christophe Colomb : la « découverte » d’Hiram Bingham n’en fut pas vraiment une, puisque la cité Inca était fréquentée par les villageois voisins, tout comme le Nouveau Continent n’était nouveau que pour les Conquistadors. Les controverses enfin ne manqueront pas : Hiram Bingham n’avait-il pas pillé le Pérou pour alimenter le musée de Yale ? Il faudra attende 2010 pour qu’un accord soit trouvé entre le pays sud-américain et l’institution de la cote Est afin de Cuzco récupère son bien.

Professeur à Yale, puis sénateur

Il n’empêche : c’est bien Hiram Bingham qui a fait du Macchu Picchu un lieu connu sur la scène mondiale. Depuis 1909, ce professeur de Yale, petit-fils d’un missionnaire parti à Hawaï, né en 1875 à Honolulu, sillonnait la région, passionné par Simon Bolivar. Il s’est intéressé très tôt à l’Amérique latine, dont il a enseigné l’histoire à Princeton, puis à Yale. Sa découverte lui vaudra une renommée nationale et internationale, qui le mènera à la politique : il deviendra gouverneur du Connecticut dans les années 1920, puis sénateur de l’État, avant d’être balayé par la vague démocrate en 1932.


Les artistes sont souvent jaloux et peu partageurs – les pères d’Indiana Jones n’ont jamais reconnu avoir puisé dans la vie d’Hiram Bingham pour forger le destin de leur héros. Il n’empêche : le rapprochement est frappant. Dans l’allure d’abord. Les photos de l’époque indiquent que l’explorateur, comme Harrison Ford, affectionnait les couleurs ocre et les fedoras, chapeaux à larges bords. Dans le CV ensuite : le héros des « Aventuriers de l’Arche perdu » est, comme Hiram Bingham, un aventurier doublé d’un professeur de la côte Est.

Dans son livre « Machu Picchu, première à droite » (2), le journaliste américain Mark Adams, marchant sur les traces d’Hiram Bingham, évoque un autre film, datant de 1954 mettant en scène Charlton Heston. « Le secret des Incas », directement inspiré des aventures d’Hiram Bingham, aurait mis la puce à l’oreille des scénaristes de Steven Spielberg.

 

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