Réfugié à Bruxelles au sortir de la résistance armée contre le coup
d'Etat de décembre 1851, qui lui avait fait mettre ses jours en danger,
Victor Hugo compose en quelques semaines le plus éclatant pamphlet
politique de toute l'histoire. "Je n'ai pas l'intention de faire un
livre", écrivait-il alors, "je pousse un cri." Aussi brillant que
profond et clairvoyant, Napoléon le Petit n'empêcha certes pas son
antihéros de se maintenir encore au pouvoir pendant dix-huit ans, mais
finit néanmoins par le mettre K-O., vaincu aux yeux de la postérité.
Flamboyante manifestation du pouvoir des mots sur l'histoire lorsqu'ils
donnent forme et langage à la conscience, cette lutte homérique permit
en même temps à son auteur, qui n'était encore que le premier des poètes
romantiques, de devenir lui-même. Véritable catéchisme républicain,
propre à reprendre du service n'importe où et n'importe quand, mais plus
indispensable que jamais en période électorale, Napoléon le Petit est
un petit Prince à l'usage du peuple - tout l'inverse de celui de
Machiavel. Chose inouïe, en dehors des Œuvres complètes de Victor Hugo,
cela faisait plus de quarante ans qu'il n'avait pas été réédité en
France. Est-il donc si dangereux de le mettre à la portée de tous ?
Napoléon le Petit est un pamphlet, écrit par Victor Hugo en 1852, à Bruxelles, à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 où Napoléon III conserve le pouvoir contre la constitution de la Deuxième République, dont il avait été élu président.
Dans ce livre, Hugo s'attaque violemment à Napoléon III, qu'il traite de « dernier des hommes », « voleur », « criminel » et « filou1 ». Les attaques sont d'autant plus violente que Hugo avait placé sa confiance en Napoléon III pour les élections présidentielles de 1848.
A l’époque, il fallait à tout prix éviter que son concurrent, le général Eugène Cavaignac, soit élu… Et tout avait fonctionné : Louis Napoléon Bonaparte avait été choisi, il avait prêté serment et juré de « rester fidèle à la République démocratique ». Plus tard, Hugo avait même dîné avec lui, en tête à tête, à l’Elysée. Les deux hommes s’estimaient dans un silence cordial… Mais l’Empereur ambitieux réfléchissait déjà à se représenter au terme de son premier mandat.
Pour Karl Marx, Victor Hugo « se contente d’invectives amères et spirituelles » et commet l’erreur de ne voir dans la prise de pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte que « le coup de force d’un individu » sans se rendre compte que par là-même il grandit l’objet de ses attaques « en lui attribuant une force d’initiative personnelle sans exemple dans l’histoire. »
Introduit clandestinement en France, le livre déclencha l'expulsion de Hugo de la Belgique qui promulgua, pour parvenir à son départ, la loi Faider. Victor Hugo s'est alors exilé à Jersey puis en 1855 à Guernesey.
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