En écrivant vers 730/740 La Foi orthodoxe, Jean Damascène, le dernier
des Pères de l'Église selon la tradition, ouvrait la voie aux grandes
synthèses doctrinales du Moyen Âge, tant en Orient qu'en Occident. Son
œuvre, traduite en latin au XIIe siècle, sera beaucoup citée par Thomas
d'Aquin dans sa Somme. D'Irénée à Maxime le Confesseur en passant par
les Cappadociens et Jean Chrysostome. Jean Damascène a recueilli toute
la tradition des premiers siècles chrétiens. Il synthétise cet héritage
de l'Antiquité chrétienne pour le transmettre à un Orient désormais
dominé par l'islam. Il est lui-même, comme son père et son grand-père,
un haut fonctionnaire du califat de Damas, avant de devenir moine et
prêtre en Palestine, où il composera son oeuvre théologique. Ce second
volume contient la christologie, les sacrements et le culte, l'Écriture,
et diverses questions anthropologiques comme le mal et la liberté,
avant de s'ouvrir sur l'eschatologie.
Comment a-t-on pu en arriver, au VIIIe s., dans l’Orient chrétien, à s’étriper pour savoir s’il est permis de peindre des images du Christ ou d’envoyer des baisers aux icônes ?
« Tu ne feras aucune image », dit l’Ancien Testament. Cet interdit est-il toujours valable, après que le Dieu invisible s’est rendu visible en devenant homme ? L’icône est-elle une idole ? Au VIIIe s., un empereur byzantin veut imposer par la force une religion pure de toute image. Au couvent de Mar Saba, entre Jérusalem et Bethléem, un haut fonctionnaire des impôts devenu moine, Jean Damascène, prend la défense des images et rédige la première synthèse théologique sur la question. Il joint à l’appui de sa thèse un dossier de citations patristiques, pour montrer que le culte des images, fondé sur l’Incarnation du Christ, est une des plus précieuses traditions non écrites de l’Eglise.
Ce dossier, constitué des Trois Discours sur les images et du Florilège d’autorités citées, est pour la première fois ici traduit en son intégralité.
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