An de grâce 1327, la chrétienté est en crise. L'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye bénédictine du Sud de la France pour participer à une rencontre entre franciscains prônant la pauvreté du Christ et partisans d'un pape amateur de richesses. Dès son arrivée, il se voit prié par l'abbé de découvrir au plus vite la raison de la mort violente d'un de ses moines, retrouvé assassiné. L'inquisiteur Bernard Gui, dont la réputation de cruauté n'est plus à faire, est attendu, et l'abbé craint pour l'avenir de son abbaye. Tel un ancêtre de Sherlock Holmes, Baskerville se met à l'ouvrage, assisté du jeune Adso de Melk. D'autres morts vont venir compliquer sa tâche.
Porté à l'écran par Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle de Guillaume, "Le Nom de la Rose" fait date dans l'histoire des romans policiers historiques. Umberto Eco n'est pas seulement un romancier, c'est surtout un érudit qui connaît son sujet sur le bout des doigts. Il entraîne le lecteur dans une aventure à la fois philosophique et policière, où il est question d'Aristote, de liberté, d'injustice et de cyanure. Un roman exceptionnel.
Le nom de la Rose Umberto Eco
Pour conclure, je suis plein de doutes. Je ne sais vraiment pas pourquoi
je me suis décidé à prendre mon courage à deux mains pour présenter
comme s’il était authentique le manuscrit d’Adso de Melk. Disons : un
geste d’énamouré.
C’est ainsi qu’à présent je me sens libre de raconter, par simple goût
fabulateur, l’histoire d’Adso de Melk, et que j’éprouve réconfort et
consolation à la retrouver si incommensurablement éloignée dans le
temps, si glorieusement dénuée de rapport avec les temps où nous vivons,
intemporellement étrangère à nos espérances et à nos certitudes. Parce
que c’est là une histoire de livres, non de misères quotidiennes...
Peut-on écrire un chef d’œuvre par bravade, comme une croisade pour la
liberté et l’amour des belles lettres ? Par la volonté de se démarquer
de son époque, et se revendiquer, comme Nietzsche, un penseur «
intempestif » ? Telle semble être la motivation, pleine d’esprit et
d’ironie, de l’un des plus grands intellectuels européen, hélas disparu
au mois de février dernier : l’italien Umberto Eco .
Ce soir, parcourons ce chef d’œuvre d’érudition et de suspens, écrit par
amour du geste et de la geste médiévale : Le Nom de la Rose , dont le
titre ne s’éclairera qu’à la toute dernière ligne de l’ouvrage...
Extraits de la traduction de Jean-Noël Schifano , publiée aux éditions
Grasset en 1980.
Avec la voix d'Umberto Eco (Archives INA)
Programmation musicale :
- Andreas Sholl, Welcome to all the pleasures : Here the deities approve
- ode pour haute-contre et orchestre de Purcell
Sting, Lullaby for an anxious child
Guillaume Gallienne
Emission du 21 mai 2016 2016 France inter ÇA PEUT PAS FAIRE DE MAL
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