L'image de Zola que nous tend Barbusse, émergeant de l'ombre comme un portrait de la Renaissance, révèle chez son auteur une maîtrise et une profondeur du regard à la fois qui demeurent sans égales.
Barbusse n'a pas écrit un récit chronologique mais plutôt une évocation de Zola. Dès les premières pages, c'est un film qui est projeté devant nous. Barbusse - qui a eu l'occasion de rencontrer Zola -, dans un impressionnant travelling, nous montre les rues du Paris de 1869, la dernière année du second empire. Un Paris élégant, frivole, où les écrivains offerts aux vitrines des libraires ne représentent que la gloire passagère de ceux qui doivent tout à la mode et à la myopie de l'époque.
Zola vu par Barbusse. Mais aussi Zola et son temps, Zola avec ses amitiés et ses inimitiés, ses préjugés et ses contradictions. Mais encore Zola et ce Paris arpenté sans relâche et ausculté pour découvrir le décor où se situeront les romans en gestation. Et enfin Zola et ses oeuvres confrontés aux théories naturalistes. En dépit des décennies qui nous en séparent, cette étude est fort loin d'être périmée.
Les problèmes qui y sont posés valent encore pour aujourd'hui, où le combat pour une culture vivante, refusant l'étiolement, demeure plus actuel que jamais. Zola : un livre de notre temps.
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