« L'affaire Dreyfus, c'est une histoire invraisemblablement compliquée, et mon but serait de la rendre claire, si je peux.» Henri Guillemin
En 1895, Alfred Dreyfus, capitaine de l'armée française est envoyé au bagne, à Cayenne, en Guyane, pour trahison.
Il faudra 11 longues années de lutte opiniâtre à ses défenseurs pour faire reconnaître son innocence et éclater la vérité : une machination, un procès truqué, sous couvert de raison détat.
Derrière cette affaire qui divisa la France, se profile l'antisémitisme rampant ou militant des principaux responsables militaires et politiques, qui explique le déchaînement des passions.
Henri Guillemin, dans son style unique, nous parle de cette affaire et en révèle les dessous.
Fin novembre 1897.
Sur l'île du Diable, le capitaine Dreyfus purge sa peine. Condamné, depuis trois ans déjà, pour haute trahison au terme d'une parodie de procès. Jusqu'ici, Zola a préféré se taire. Depuis peu, pourtant, il est convaincu de l'innocence de Dreyfus. Et perçoit la portée morale d'une affaire dont il fera désormais « son affaire ». Dreyfus est innocent, je le jure. J'y engage ma vie, j'y engage mon honneur.
Et par tout ce que j'ai conquis, par le nom que je me suis fait, par mes œuvres qui ont aidé à l'expansion des lettres françaises, je jure que Dreyfus est innocent. Que tout cela croule, que mes œuvres périssent si Dreyfus n'est pas innocent ! Il est innocent. Le 13 janvier 1898, un cri de révolte s'affiche à la une du journal L'Aurore : « J'accuse ! ». Un cri qui fera de Zola un moment de la conscience humaine.
Henri Guillemin raconte Emile Zola et l’Affaire Dreyfus (1ère diffusion : 28/09/1986)
Henri Guillemin présente
L'affaire Dreyfus, une simple affaire d'espionnage militaire, engendre une vague d'antisémitisme sans précédent et divise la France. L'historien Henri Guillemin en dévoile les coulisses.
Henri Guillemin est né le 19 mars 1903 à Mâcon. Il fréquente l'Ecole normale supérieure et obtient une agrégation en lettres en 1932. Professeur dans plusieurs universités françaises, il est contraint de quitter Bordeaux en 1942 pour se réfugier en Suisse. Il entretient des liens privilégiés avec Neuchâtel où il passe de nombreux hivers ainsi que la fin de sa vie.
En 1945, Henri Guillemin devient conseiller culturel auprès de l'ambassade de France à Berne, puis, de 1963 à 1973, professeur à l'Université de Genève. Il s'éteint le 4 mai 1992 à Neuchâtel.
Spécialiste du XIXe siècle, il a été tout à la fois historien, critique littéraire et écrivain prolifique. Il était surtout un iconoclaste en quête de vérité et il a terni quelques mythes avec ses révélations sur Alfred de Vigny et Napoléon. Mais il a aussi souvent réhabilité des méconnus, comme Jean-Jacques Rousseau ou Emile Zola.
Cet intellectuel non-conformiste a parfois dérangé. Par exemple, un de ses livres, L'Affaire Jésus, fait implicitement référence à l'affaire Dreyfus. Henri Guillemin a suscité autant l'admiration que la critique féroce. Il a ainsi été banni des télévisions française et belge. Cet ostracisme a fait le bonheur des téléspectateurs de Suisse romande qui ont pu profiter de ses talents de conteur entre 1958 et 1973.
Avec Les Dossiers de l'Histoire, l'historien passionné a dévoilé les coulisses de l'histoire et a tenu en haleine son public. Il a ainsi rendu accessible à un grand nombre des questions historiques de première importance.
Henri Guillemin a aussi fait découvrir aux télespectateurs la biographie de grands auteurs comme Arthur Rimbaud ou Emile Zola et ses émissions font sans nul doute partie de la mémoire collective des téléspectateurs de la TSR.
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