En 1849, à près de soixante ans, alors que sa figure déjà s'efface et
que son récent échec à la présidence de la République vient d'écorner sa
gloire, Lamartine, dans une préface aux Méditations poétiques, confie
sans gloriole inutile : " je suis le premier qui ai fait descendre la
poésie du Parnasse, et qui ai donné à ce qu'on nommait la muse, au lieu
d'une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du cœur de
l'homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l'âme et de
la nature. " Et il est vrai que lorsque cette mince plaquette de
vingt-quatre pièces paraît en 1820, une révolution s'accomplit avec
elle. Loin de l'ancienne fabrique, dans cette forme neuve qu'est la
méditation, la poésie tout à coup devient émotion. En elle s'expriment
des sentiments et des passions qui font rêver, des vérités qui
agrandissent l'âme, et dans la simplicité d'un monde épuré - mer et
montagne, lac et vallon - une expérience personnelle s'affirme, où peut
se retrouver la communauté des lecteurs : " D'un jour à l'autre, écrit
Sainte-Beuve, on avait changé de climat et de lumière, on avait changé
d'Olympe : c'était une révélation. "
Le lac
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ? ............
Lamartine et le romantisme
Avec Aurélie Loiseleur. Le Journal des Nouveaux Chemins avec David Ledent, à propos de Emile Durkheim : vie, oeuvres, concepts (Ellipses).
Réalisation : Mydia Portis Guérin
Lecture des textes : Anne Brissier
De droite à gauche : David Ledent, Aurélie Loiseleur, Adèle Van Reeth et Raphaël Enthoven
J.TRICARD©Radio France **Extraits** : - BO *The end of an Affair* *- Les feuilles mortes, * Yves Montand - *Etude op. 10 N°3 en mi majeur* , Chopin - *La mer* , Debussy - *Concerto en mi mineur, Andante* , Mendelssohn - *Dès que le vent soufflera* , Renaud
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