« George amoureuse, George hardie et virile dans le danger, George austère et chaste, capable de long labeur, de silence, de privations, d'empire sur soi. Qui croisait-on, à l'aube, titubant de fatigue vers sa chambre ? Une femme sans âge, une somnambule secouant les flamboyances de son univers romanesque, tragique. Peut-être pleurait-elle au moment de sombrer dans le repos mérité, jamais suffisant, celui d'un soldat prêt aux batailles incessantes. George, jamais guérie de l'insupportable fatigue de vivre, d'écrire. Écrire à en vomir, vomir la bile d'un foie malade qui, telle sa mère, aurait sans doute raison d'elle. » Les plus belles nuits de George Sand ne furent pas celles que l'on a tant décriées mais celles passées à noircir des milliers de pages. Une centaine de romans, ses Mémoires, ses lettres de voyageuse, ses articles, ses pièces de théâtre. La correspondance de George Sand est son grand oeuvre. On y voit combien elle a aimé, ses jeunes amis-amants Sandeau, Musset, Chopin, Boucoiran, Michel de Bourges, Manceau, Marchal, son fils Maurice et Solange, sa fille maudite. Sans mesure, sans prudence.
George Sand "ethnologue" avant la lettre des modes de nourriture berrichons, des rites de mariage ou de l'hospitalité vénitienne...
2004 |Renée Elkaïm-Bollinger s’entretient avec Béatrice Didier, auteur de "George Sand Scènes Gourmandes" et Hortense Dufour, auteur de "George Sand, la somnambule" dans l'émission "De bouche à oreille" : "George Sand : manger nature" (1ère diffusion : 08/02/2004).
A son dernier souffle, George Sand aurait murmuré "Adieu, adieu, je vais mourir, laissez verdure". On a pu interpréter cette parole comme une incitation à laisser une nature intacte, celle de ses voyages, de ses traversées transalpines ou surtout des bords de l'Indre ou dans la vallée noire. Elle sait délaisser le cigare et le café qui l'aident à écrire pour exalter le goût du lait et de la crème de chèvre dans la chaleur de l'été près de Gargilesse.
Plutôt gourmande pour elle-même, elle se fait "ethnologue" avant la lettre des modes de nourriture des paysans berrichons, des rites de mariage ou de l'hospitalité vénitienne : "pois, salade et fenouil !" Cette frugalité lui plait même si quand elle reçoit à sa table, elle peut régaler ses hôtes de casse museau, de ramequin, de poulets à la jeune fille et de gelées de groseilles blanches !
Entretien avec Béatrice Didier, auteur de "George Sand Scènes Gourmandes" (Ed : Librio) et Hortense Dufour, auteur de " George Sand, la somnambule " (Ed : du Rocher).
- Par Renée Elkaïm-Bollinger
- Réalisation : Pascale Rayet
- De bouche à oreille - George Sand : manger nature (1ère diffusion : 08/02/2004)
- Indexation web : Documentation Sonore de Radio France
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