Née en 1651, arrachée, à dix-neuf ans, à son Palatinat natal pour être mariée au frère de Louis XIV, Charlotte-Elisabeth étonna la cour par ses façons rustiques et ses propos cocasses mais sut gagner la sympathie du roi. Ni l'indifférence courtoise de Monsieur, ni les intrigues des courtisans, ni, plus tard, la mise à sac de son pays d'origine par les troupes françaises ne lui firent oublier ses devoirs. Mais, quand Louis XIV obligea Philippe d'Orléans à épouser une de ses bâtardes, elle osa un esclandre et vécut désormais à l'écart.
Ses joies et ses peines, Liselotte les confia chaque jour à ses parents d'Allemagne dans des lettres qui forment la chronique la plus dense, la plus animée et sans doute la plus véridique du règne de Louis XIV.
La princesse Élisabeth-Charlotte du Palatinat 1652-1722 (en allemand, Elisabeth Charlotte, Prinzessin von der Pfalz) est une princesse palatine, fille du comte Charles Ier Louis (1617-1680) et de la princesse Charlotte de Hesse-Cassel (1627-1686).
En 1671, en épousant Philippe d’Orléans (1640-1701), frère du roi Louis XIV (1638-1715), Élisabeth-Charlotte devient duchesse d’Orléans et porte à la cour le titre de "Madame".
Seconde femme du duc d'Orléans, elle est la mère du Régent - Philippe d'Orléans (1674-1723).
Son union avec Monsieur, épousé par raison d'Etat (Louis XIV avait tenu à s'assurer les droits d'Elisabeth-Charlotte sur le Palatinat), la transféra brutalement, à 19 ans, d'un cadre austère, l'entourage de sa tante, l'Electrice Sophie de Hanovre, dans un milieu éclatant et dissolu, la cour du Roi-Soleil.
Elle s’accommode assez bien de l'étiquette de la cour de France, car elle est très attachée à son rang, mais a beaucoup plus de peine à s'adapter à son atmosphère et consacre ses loisirs à noircir des dizaines de lettres à l'intention de ses parents et amis allemands.
Cette correspondance, d'une franchise qui va jusqu'à la cruauté, est une chronique précieuse de la vie à Versailles et nous en révèle l'envers du décor.
Elle achève sa vie à l'écart des remous de la Régence, soucieuse seulement de la santé de son fils, dont elle avait blâmé le mariage avec Mlle de Blois (Françoise-Marie de Bourbon, 1677-1749) qui bien que fille légitimée du roi Louis XIV, étant issue de l’union doublement adultérine de ce dernier avec Mme de Montespan. Le mariage n’en a pas moins lieu, le 18 février 1692. Ils eurent néanmoins huit enfants.
On a publié en 1788 des fragments des Lettres originales de Madame, etc., écrites de 1715 à 1720 au duc Ulrich de Brunswick et à la princesse de Galles ; réimprimés en 1823 sous le titre de Mémoires sur la cour de Louis XIV et de la Régence, extraits de la correspondance de Mme Élisabeth Charlotte, etc.
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